PRESENTATION: LES ALPES FRANCAISES A VELO
GENEVE - NICE 1000 Km, 17 500 m de dénivelé !
Une fin du mois de Juin à Cavaillon. Il fait très chaud. Les cours sont finis depuis quelques jours, le bac est passé, je travaille à présent au service courrier (facteur) de la poste de Cavaillon. Le 12 Juillet, date de la fin de mon contrat (1 mois au total), je serais en vacances. Je ne sais pas encore quoi faire. Mais j’ai un rêve, qui lui a quelques mois : traverser les alpes en vélo. Certains, beaucoup même, m’ont d’abord pris pour un fou, un « fada » comme on dit dans le sud. Mon père d’abord, qui à 17 ans a trouvé ce projet inconscient. Je ne l’ai pas écouté, j’ai pris la décision sans vraiment avoir son accord… Alors, avec l’argent gagné à la poste, je décide de m’équiper. Une remorque extrawheel achetée d’occasion sur Internet, tout le matériel de camping neuf chez décathlon (pour un total de 250 € ; tente, sac de couchage, matelas gonflable peu encombrant, sac à dos, ustensiles de cuisine…) représenteront l’investissement que j’aurais fait au total. Le vélo, je l’avais déjà ; en réalité, j’ai longtemps hésité sur quel vélo prendre parmi mes vélos. Malgré les conseils de certains qui ne voyaient pas d’un bon œil d’atteler une remorque à un vélo en carbone, je décide de prendre mon vélo de route Orbea carbone presque neuf (et qui m’a coûté un peu cher !). Même mon vélociste avignonnais me recommande la plus grande prudence, ce genre de vélo n’étant pas fait pour cela. Je reçois la remorque l’avant-veille du départ ! Ce projet, bien que rêvé depuis longtemps, ne fut pas vraiment préparé à l’avance. La semaine avant le départ, je du d’ailleurs bien m’informé sur les campings, faire des photocopies des cartes, tracer le parcours exact...
Je prévois deux semaines pour réaliser ce voyage. En sachant que je ne suis vraiment pas pressé, car mon objectif est d’allier vacances et voyage en vélo ! C’est d’ailleurs pour cela que je décide, depuis Genève, de ne pas directement prendre plein sud, mais d’aller d’abord en direction du Jura. J’avais en effet envie de passer par le Jura suisse, le lac de Joux et sa vallée. Après coup, je ne le regrette pas, car même si j’ai eu beaucoup de pluie, c’est un endroit magnifique. Je ne désespère d’ailleurs pas d’y retourner faire du ski nordique un hiver.
Ensuite, j’ai fait de nombreuses étapes courtes, où je me suis arrêté en milieu d’après midi au camping, et ce d’abord pour ne pas forcer sur le vélo (mais aussi sur l’homme !). Et puis, lorsque j’en ai le temps, je ressors après m’être installé visité le coin, la ville. En montagne, il y a une règle capitale ; il faut se fier au dénivelé avant de se fier aux kilomètres ! C’est pour cela que j’ai parfois effectué de courtes étapes, mais avec de forts dénivelés. Ce n’est pas la Hollande, ici les cols sont très difficiles et j’avais une devise : un col par jour, plus si c’est possible. Or, j’ai eu pendant ces deux semaines un temps mitigé, surtout la première semaine. Par conséquent, j’ai plusieurs fois hésité avant de monter les cols, préférant m’assurer que le temps au sommet était beau, du moins raisonnablement beau ! Quelques jours avant mon ascension du col de l’Iseran, il avait en effet neigé au sommet (week-end du 13 Juillet), neige qui avait rendue la route difficilement praticable pendant quelques heures. Je suis monté le samedi ; le dimanche, la neige est tombée à partir de 2300 m (temps chaotique en vallée) !
Je ne regrette absolument pas d’avoir effectué ce voyage. Ce fut une expérience enrichissante. Je me suis vraiment régalé dans certains cols, notamment sans la remorque, même si celle-ci ne fut pas une contrainte si insurmontable. J’ai beaucoup attiré les regards et les interrogations pendant 15 jours. Les gens me voyaient traîner cette remorque, assez peu fréquente, dans certains cols très difficiles (Iseran, Galibier). Je crois que j’ai fait gratuitement beaucoup de pub pour Extrawheel. Je me souviendrais je crois longtemps de ces gens qui m’ont applaudis, plus d’une fois au sommet des cols. Quel plaisir, et puis, même, quel satisfaction d’arriver au sommet, après parfois des heures et des dizaines de kilomètres de montée ! Quel plaisir aussi de dormir dans la nature, et un matin, d’être réveillé par les marmottes.
En deux semaines, j’ai attrapé une maladie incurable : celle du voyage à vélo.
Bonne lecture !
Genève – Lausanne – Nice – Cannes en chiffres :
1000 KM dont plus de 800 Km avec la remorque Extrawheel
17 500 m de dénivelé
17 cols, dont 3 à plus de 2500 m, 7 à plus de 2000 m, 13 à plus de 1500 m
4 cols sans remorque, 14 avec (Galibier avec et sans)
14 jours – 14 nuits dont 10 nuits en camping, 2 en appartement, 2 en pleine nature